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E-book, écrire la colère, les regrets, la vengeance

  • Photo du rédacteur: Emmanuelle Jay
    Emmanuelle Jay
  • 7 juin
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 16 sept.

Des consignes d'écriture sur le thème de la colère - gestion des émotions


Des consignes d'écriture sur le thème de la colère - gestion des émotions




La série des e-books “Écrire et faire écrire” est destinée à toutes celles et ceux qui souhaitent écrire ou faire écrire pour découvrir l'art-thérapie par l'écriture, pour trouver de nouvelles inspirations, pour découvrir de nouvelles consignes ou tout simplement pour commencer une introspection par l'écriture.

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Ce troisième volet est dédié au thème de la colère, de la vengeance et des regrets. Ce sont des thèmes que j'ai appris à travailler avec mes patient·es, et tant que boxe-thérapeute, ce sont des émotions que je connais bien. J'ai pris plaisir à imaginer ces consignes pour vous proposer dans cet e-book  5 séances d’écriture destinées à explorer des émotions en apparence sombres et qui pourtant conduisent à beaucoup de lumière. Il s'agit de séances que j'ai donné dans mon cabinet. Chaque séance comporte plusieurs consignes. Toutes les consignes sont suivies de perspectives de relecture, à l'image des temps d'échanges que je propose dans le cabinet. Les séances peuvent se faire plusieurs fois.


Les cinq thèmes sont : Le cri / La colère / Les regrets / La vengeance / La résilience ​


80 pages - 5 séances - des perpectives de relecture - des références de jeux et de lectures pour écrire et faire écrire.


Écrire la colère


La colère est une émotion universelle, puissante, souvent dérangeante. Elle surgit comme une vague, envahit le corps, trouble la pensée, déborde parfois en gestes ou en paroles que l’on regrette ensuite. Trop souvent, elle est perçue comme négative, à contenir ou à taire. Pourtant, la colère est aussi un signal, une force vitale, un mouvement de protection face à ce qui blesse ou menace. L’**écriture** offre un espace privilégié pour accueillir, exprimer et transformer cette émotion sans danger pour soi ni pour les autres.


Dire ce qui brûle


Écrire la colère, c’est d’abord s’autoriser à la nommer. Plutôt que de la laisser enfouie ou de la subir dans le silence, on lui donne une voix, une forme, un langage. Le papier devient un lieu sûr où tout peut être dit : insultes, cris, reproches, larmes muettes. La feuille n’a pas peur de l’excès, elle ne juge pas. Ce geste permet déjà un soulagement : déposer ce qui brûle en soi, au lieu de l’accumuler jusqu’à l’explosion.


Le corps dans les mots


La colère est profondément corporelle : le cœur s’accélère, les poings se crispent, la respiration se bloque. Lorsque l’on écrit, ce corps en tension trouve une traduction symbolique. Le stylo qui gratte vite, les phrases courtes, les mots répétés traduisent physiquement l’intensité. Même la graphie – lettres appuyées, traits pressés – témoigne de cette énergie. En écrivant, le corps décharge autrement ce qu’il contenait : l’encre remplace le cri, le rythme des phrases devient exutoire.


Comprendre ce qui se cache


Mais écrire la colère, ce n’est pas seulement vider son trop-plein. C’est aussi ouvrir un espace de compréhension. Derrière la colère se logent souvent d’autres émotions : la peur, la tristesse, le sentiment d’injustice ou d’abandon. En relisant ses mots, on découvre parfois que la rage contre quelqu’un dissimule la peur de perdre, ou que l’exaspération traduit un profond sentiment de non-reconnaissance. L’écriture agit alors comme un décodeur : elle révèle ce qui, sous la colère, demande à être entendu.


Transformer l’énergie


Une fois reconnue et comprise, la colère peut devenir une force de transformation. Elle n’est plus seulement destructrice : elle devient un moteur. Écrire permet de réorienter son énergie. Certains transforment leur colère en poésie, d’autres en lettres jamais envoyées, d’autres encore en récits inventés où le personnage agit à leur place. La colère, au lieu de s’épuiser en cris ou en gestes irréversibles, se métamorphose en création.


Dans le cadre thérapeutique, cet usage de l’écriture ouvre des perspectives précieuses : il autorise l’expression de ce qui semblait interdit, il favorise la prise de conscience des besoins insatisfaits, et il permet d’imaginer de nouvelles réponses. Loin d’étouffer la colère, l’écriture lui offre un espace où elle se déploie, se comprend et se transforme.


Une pratique libératrice


Écrire la colère, c’est donc accepter d’entrer dans le feu de l’émotion sans se brûler. C’est lui donner un langage pour qu’elle ne reste pas enfermée. C’est aussi se réconcilier avec elle : reconnaître qu’elle est une énergie vitale, un cri de survie, une force qui appelle au changement.


En fin de compte, écrire la colère n’est pas seulement un exutoire : c’est une voie de connaissance et de libération. En apprenant à la déposer sur la page, chacun peut découvrir en elle non pas un ennemi à fuir, mais une alliée pour avancer, se protéger et se transformer.


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